Notre bilan

Résultat

2023

11’994’112

Produits

11’670’029

Charges

-600

Résultat

2022

11’014’569

Produits

10’845’204

Charges

147’819

Résultat

Bilan au 31.12.2023

4’087’297 Actif circulant

820’544 Actif immobilisé

1’665’830 Capital des fonds affectés

1’711’337 Capital de fondation

Des bases solides pour affronter demain

Le champ des addictions a encore montré en 2023 sa relative volatilité et sa difficulté à construire sur des certitudes. Au niveau international, Alexis Goosdeel, directeur de l’observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), dans le rapport annuel de ladite organisation, disait : « Partout, de tout, pour tous ».

Aujourd’hui, les substances sont d’une grande accessibilité et d’une grande pureté. Le marché évolue rapidement et les questions géopolitiques influencent grandement le marché. Par exemple, l’ONU s’inquiète de l’arrêt important de la culture du pavot en Afghanistan demandé par le retour au pouvoir des talibans. Le risque que la production du pavot tende vers davantage de synthétiques est bien présent et cela pourrait avoir des conséquences dramatiques d’un point de vue de santé publique.

Au niveau national, l’actualité a été occupée par la réémergence de scènes ouvertes, principalement par l’arrivée du crack dans de nombreuses villes. Ces scènes renvoient à certains traumatismes en Suisse avec l’amer rappel qu’il y a 30 ans, de nombreuses personnes mourraient d’overdoses à ciel ouvert.

À ce jour, le canton du Valais est relativement épargné par les questions de scènes ouvertes et de consommation massive de crack. La question aujourd’hui n’est pas de savoir si ces problématiques vont arriver, mais plutôt quand elles seront présentes et comment y faire face ?

Addiction Valais a le souci permanent de répondre aux besoins actuels de la population tout en restant vigilant face aux défis de demain. Une de nos préoccupations permanentes est de pouvoir offrir des prestations adaptées dans le respect des droits et de la dignité de la personne. Pour pouvoir s’inscrire dans ce paradigme, des bases institutionnelles solides sont indispensables. Les collaboratrices et collaborateurs doivent se former en continu et rester attentifs aux différentes évolutions. Cela rend le travail passionnant.

En tant que direction, nous devons veiller à disposer d’un système complet et cohérent de prestations diversifiées et validées scientifiquement. Le modèle dichotomique ambulatoire vs résidentiel est révolu. Des modèles et des solutions hybrides doivent être proposés aux personnes. Pour répondre à nos missions, nous devons continuer à travailler sur l’accessibilité de nos prestations. Au niveau national, une des réponses qui fait consensus dans les villes qui rencontrent des problématiques de scènes ouvertes est « l’aller vers ». Il est nécessaire de penser le dispositif aujourd’hui avec plus de souplesse. Addiction Valais a toujours eu le souci de se rendre là où se trouvent les personnes, que ce soit à l’hôpital, dans la rue, à domicile, en prison ou en institution.

Enfin, pour répondre de manière efficiente aux besoins des personnes, il est nécessaire de bénéficier de compétences métiers spécifiques. Aujourd’hui, Addiction Valais dispose de 39 fonctions différentes au sein de l’institution. Chacune et chacun dans son travail au quotidien permet d’accompagner au mieux les 1’700 personnes qui nous sollicitent. Je tiens ici à chaleureusement les remercier pour leur investissement et la qualité de leur travail dans un champ d’activité complexe, stimulant, mais ô combien passionnant.

Thomas Urben
Directeur

Une année de transition

L’année dernière, le Docteur Ioan Cromec, ancien Président du Conseil de fondation, rappelait dans son traditionnel mot, qu’Addiction Valais fêtait ses 10 ans. Après des débuts hésitants, l’institution était lancée sur de bons rails et pouvait envisager l’avenir avec optimisme et sérénité.

Membre du Conseil de fondation depuis novembre 2018, j’ai été nommée à la présidence le 1^er juin 2023. Je suis impressionnée par le travail de stabilisation qui a été réalisé par mon prédécesseur en cinq ans. Je tiens à le remercier chaleureusement et à lui rendre hommage pour la qualité de son travail et son engagement sans faille, qui ont permis à Addiction Valais d’en arriver là où elle est aujourd’hui et avec de tels résultats. Je suis d’ailleurs très heureuse de pouvoir continuer à bénéficier de ses très précieuses compétences au sein du Conseil.

Aujourd’hui, je peux confirmer ses propos : Addiction Valais peut envisager son avenir avec optimisme et sérénité.

Il est cependant nécessaire d’anticiper les défis futurs qui nous attendent. Nos infrastructures sont l’un de nos premiers enjeux et certainement le plus important. De nombreux changements sont à prévoir ces prochaines années et vont demander des adaptations de la part de chacune et chacun d’entre nous. Ces transformations sont cependant nécessaires et indispensables pour mener à bien notre mission.

La capacité de notre Fondation à répondre aux besoins toujours plus importants de la population est un autre défi que nous devrons relever. En effet, et à titre d’exemple, les centres de conseil et d’accompagnement ont connu une augmentation des admissions de près de 15 % l’année écoulée. Nos taux d’occupation des centres résidentiels se situent toujours au-dessus de la moyenne nationale.

Nous devons également nous préparer aux nouvelles substances auxquelles la population de notre canton sera confrontée et adapter, si besoin est, notre prise en charge afin de pouvoir les accompagner au mieux. Solliciter une institution comme la nôtre pour une problématique d’addiction n’est pas simple. Cela demande beaucoup de courage et de volonté. Je tiens à remercier les personnes que nous accompagnons de la confiance qu’elles nous témoignent.

Mais, tout cela ne serait pas possible sans le travail de toutes les collaboratrices et de tous les collaborateurs d’Addiction Valais. Bien que je n’aie pas encore pu visiter tous les différents secteurs de notre institution, j’ai déjà constaté à de nombreuses reprises une somme de compétences, la qualité de prise en charge et un accompagnement aussi éthique que professionnel par toutes celles et tous ceux qui œuvrent au quotidien pour le rétablissement des personnes confrontées à une problématique d’addiction. Je tenais à vous en remercier de tout cœur. Finalement, mes remerciements vont à mes collègues du Conseil de Fondation pour leur soutien et surtout pour leur engagement.

Géraldine Gianadda
Présidente