Des bases solides pour affronter demain

Le champ des addictions a encore montré en 2023 sa relative volatilité et sa difficulté à construire sur des certitudes. Au niveau international, Alexis Goosdeel, directeur de l’observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), dans le rapport annuel de ladite organisation, disait : « Partout, de tout, pour tous ».

Aujourd’hui, les substances sont d’une grande accessibilité et d’une grande pureté. Le marché évolue rapidement et les questions géopolitiques influencent grandement le marché. Par exemple, l’ONU s’inquiète de l’arrêt important de la culture du pavot en Afghanistan demandé par le retour au pouvoir des talibans. Le risque que la production du pavot tende vers davantage de synthétiques est bien présent et cela pourrait avoir des conséquences dramatiques d’un point de vue de santé publique.

Au niveau national, l’actualité a été occupée par la réémergence de scènes ouvertes, principalement par l’arrivée du crack dans de nombreuses villes. Ces scènes renvoient à certains traumatismes en Suisse avec l’amer rappel qu’il y a 30 ans, de nombreuses personnes mourraient d’overdoses à ciel ouvert.

À ce jour, le canton du Valais est relativement épargné par les questions de scènes ouvertes et de consommation massive de crack. La question aujourd’hui n’est pas de savoir si ces problématiques vont arriver, mais plutôt quand elles seront présentes et comment y faire face ?

Addiction Valais a le souci permanent de répondre aux besoins actuels de la population tout en restant vigilant face aux défis de demain. Une de nos préoccupations permanentes est de pouvoir offrir des prestations adaptées dans le respect des droits et de la dignité de la personne. Pour pouvoir s’inscrire dans ce paradigme, des bases institutionnelles solides sont indispensables. Les collaboratrices et collaborateurs doivent se former en continu et rester attentifs aux différentes évolutions. Cela rend le travail passionnant.

En tant que direction, nous devons veiller à disposer d’un système complet et cohérent de prestations diversifiées et validées scientifiquement. Le modèle dichotomique ambulatoire vs résidentiel est révolu. Des modèles et des solutions hybrides doivent être proposés aux personnes. Pour répondre à nos missions, nous devons continuer à travailler sur l’accessibilité de nos prestations. Au niveau national, une des réponses qui fait consensus dans les villes qui rencontrent des problématiques de scènes ouvertes est « l’aller vers ». Il est nécessaire de penser le dispositif aujourd’hui avec plus de souplesse. Addiction Valais a toujours eu le souci de se rendre là où se trouvent les personnes, que ce soit à l’hôpital, dans la rue, à domicile, en prison ou en institution.

Enfin, pour répondre de manière efficiente aux besoins des personnes, il est nécessaire de bénéficier de compétences métiers spécifiques. Aujourd’hui, Addiction Valais dispose de 39 fonctions différentes au sein de l’institution. Chacune et chacun dans son travail au quotidien permet d’accompagner au mieux les 1’700 personnes qui nous sollicitent. Je tiens ici à chaleureusement les remercier pour leur investissement et la qualité de leur travail dans un champ d’activité complexe, stimulant, mais ô combien passionnant.

Thomas Urben
Directeur

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